sábado, 21 de março de 2009

Cela commencerait
par la fatigue d'un voyage
un nom que ne cesserait pas
de ne pas effacer ce brin
d'herbe tremblant sur la dalle
le ciel minéral le chat
là-bas
devant un jeudi de neige
(quelqu'un scrutant ses questions)

Le chat laissé dans sa sagesse
casanière
indifférent devant ce lent
naufrage d'arbres dans le blanc
l'erewhon lointain des nuages
de quelle éternité
détaché

Cela commencerait ainsi
sans raison sans soleil
par quelques mots blessés à vif
& soignés avec d'autres mots
deux dates que ne cesserait
de ne pas effacer ce bruit
d'herbes frôlant la dalle
deux enfants comptant les années
pour commenter l'âge des morts
à quelques pas de là

Ce serait à Prague ou ailleurs
une ville réelle
rentrant dans sa musique
& dans cet hiver dans l'hiver
il y aurait partout des gisants
le ciel ouvert leurs yeux perdus
sous le granit de leurs paupières
leurs tempes battant encore
d'acacias ivres d'abeilles

Raymond Farina

1 comentário:

Anónimo disse...

Très beau!